J’ai connu plusieurs grosses peines d’amitié, et ce, à toutes les étapes de ma vie : enfant, adolescente, jeune adulte et adulte. Tellement que pendant longtemps, je croyais que c’était de ma faute si mes ami·es me fuyaient, disparaissaient du jour au lendemain ou m’accusaient d’être « trop lourde » avant de me rayer de la map et faire comme si je n’avais jamais existé.
En fait, ça m’a pris beaucoup de temps (et coûté cher de thérapie) avant de comprendre que c’est tout simplement ça, la vie. Ce n’est probablement pas la faute de quelqu’un en particulier. Nos chemins se croisent, et parfois, on se sépare arrivé·es à un croisement sur la route où l’on choisi des embranchements différents. C’est comme ça. Oui, c’est triste. Mais c’est aussi naturel. On peut faire notre deuil et passer à autre chose.
Sauf que jusqu’à tout récemment, je traînais le poids de mes peines d’amitié sur mes épaules, car celles-ci m’ont bien plus blessée que mes peines d’amour. Elles m’ont laissé des cicatrices tellement profondes et douloureuses que j’ai peur de tisser de nouveaux liens, et même d’entretenir mes relations amicales de longue date. À quoi bon, si tout le monde fini par partir ?
Mais j’ai fait le tour de cette victimisation et de ce marasme déprimant. J’ai envie de sortir de mon cocon, mais surtout, d’inviter des gens à venir me visiter dans mon nid. (Bon okay, je réalise que ce que j’écris a plus ou moins de sens.) Ce que je veux dire, c’est qu’en déménageant dans les Laurentides, même si je déconne en disant que maintenant, j’ai une maudite bonne excuse de refuser les invitations sociales, je n’ai pas envie pour autant de fermer ma porte à l’amitié. Non.
J’ai plutôt le goût de faire de notre appartement un lieu accueillant où inviter des proches ou de bonnes connaissances, un safe space où chacun·e se sentirait bien, où partager tisanes, pizzas et fous rires, où s’installer au coin du feu (dedans ou dehors) et parler doucement de nos rêves, de nos aspirations. Où regarder la neige ou la pluie tomber en partageant un silence réconfortant sur fond de vieux vinyles qui jouent sur le tourne-disques. Où manger des jujubes (véganes) devant un film quétaine en potinant gentiment par-dessus comme quand j’étais ado. Où lire des albums et des livres à mon neveu et mes nièces par alliance et dessiner avec elleux. Où t’inviter à dormir sur notre (futur) divan-lit hyper confo pour que l’on puisse bruncher copieusement le lendemain avant d’aller en randonnée.
Surtout, je veux apprendre à lâcher prise sur l’apparence de mon chez-moi : si je t’accueille dans mon antre et que tu es là pour juger mon ménage, de grâce, abstiens-toi de venir perdre mon temps. Ici, c’est cozy, mais oui, il y a des poils de chat sur le tapis, des bouts de papier post-séance de collages qui traînent par terre, de la vaisselle dans le lavabo, des cernes de café sur le comptoir et des livres éparpillés un peu partout, mais tu sais quoi ? On VIT ici. Ce n’est pas un décor de film ou de série. (Et j’écris ça pour me convaincre moi-même, Virgo classique que je suis qui vient de se lever tôt un samedi juste parce que mon frère vient me visiter et que je voulais que tout soit IMPECCABLE, comme si il en avait quelque chose à foutre.)
J’ai soif d’amitiés authentiques et douces, autant que d’un sentiment de communauté, et j’espère trouver tout ça ici, dans mon nouveau coin de pays.
Ouf je relate énormément. 💜
Je te le souhaite de tout mon coeur. On dirait un plan de rêve! 🫶