Cette semaine, faites preuve d’un peu d’indulgence pour mes pensées décousues et mes coquilles : j’ai rédigé ceci à 1h00 du matin.
Photo issue du film Midsommar, d’Ari Aster, 2019
Souhaiter une communauté, tout en détestant les gens en majorité
Je ne sais pas à quel point vous me connaissez, si vous savez que je ne sors pas souvent de chez moi (à part pour quelques courses en solo), que je me suis éloignée de Montréal comme de la peste et que je rêve de fuir beaucoup plus loin que Ste-Rose, idéalement pour vivre dans un genre de maison de hobbit avec des livres, du papier, des crayons, pas de wifi mais beaucoup d’animaux.
Quand la pandémie a commencée, j’avais formulé ma peur : que celle-ci et ce qu’elle impliquait de confinements à répétition allait exacerber mon côté sauvage et misanthrope. Et bien, je ne me trompais pas. J’ai pris l’isolement tellement au sérieux que celui-ci me colle à la peau.
Il y a, bien sûr, d’autres raisons pour lesquelles, par exemple, j’évite de nouer de nouveaux liens d’amitié : ces quelques ami·es qui m’ont, après plusieurs années d’amitié, laissée tomber en me disant « trop lourde, trop déprimante». Je ne joue pas la victime : ielles avaient tout à fait raison ! Surtout quand je buvais et cultivais des « relations amoureuses » toxiques, ça devait pas être jojo tous les jours de me fréquenter. Mais quand même. Le sentiment d’abandon qui me suit depuis, j’ai beaucoup de misère à m’en débarrasser (et ça me coûte cher de thérapie).
Mais je suis une créature pleine de contradictions, et, bien que je déteste la majorité des gens et que les événements sociaux me donnent de l'urticaire avant, pendant et après, malgré mes petits traumas ordinaires, je me languis d’une communauté.
L’avenir est si sombre, on va avoir besoin les un·es des autres pour s’en sortir. Sauf que j’ai tellement de difficultés à juste dire : « Heye, on habite pas trop loin, on se parle quotidiennement en messages privés, on va tu prendre un café / une marche ? ». Alors imaginez fonder une communauté … ! Ces temps-ci, par contre, j’en ressens tellement le besoin, d’avoir des gens fiables, à proximité, sur qui je peux compter et qui peuvent compter sur moi, je me sens stuck dans ma propre immobilité, le boulet de ma misanthropie bien lourd à ma cheville, en me demandant si ça va finir par me faire couler.
T’sais, des pensées légères de même.
Lus et aimés cette semaine
Good Girl, d’Anna Fitzpatrick (2023, Flying Books)
Comment décrire ce roman tout à fait original ? Bon, essayez de me suivre : c’est comme si une bonne version de Fifty Shades of Grey s’était accouplée avec un roman de Sally Rooney. Ça parle d’amitié, d’amour, de BDSM, mais surtout de limites. De celles que l’on dépasse, de celles que l’on se donne, de celles que l’on devrait fixer aux autres.
Play Boy, de Constance Debré (2018, Flammarion)
C’est ma mère (on la salue !) qui m’a parlé de Constance Debré après avoir lu Nom, et, comme je ne fais jamais rien à moitié, j’en entrepris de réserver absolument tous les livres de l’autrice à la bibliothèque. Quel personnage, quand même, que Debré ! Avocate, fille de riches, elle plaque tout (son mariage, l’hétérosexualité, son appart bourgeois) pour vivre « simplement » (mais de manière snob) et libre. Dans ce roman autobiographique, on suit ses premières aventures avec des femmes, et c’est sans filtre. Déjanté, cru, et vraiment bien écrit, c’est un peu comme Ernaux, en lesbi avec des fils qui se touchent un brin. C’est délectable !
Baume sur le coeur
La chaîne YouTube Green Renaissance
Cette chaîne permet de visionner des vidéos inspirantes (sans être quétaines) de gens qui partagent leur vision d’une vie simple, loin du matérialisme ambiant. Quand je suis un peu déprimée, ça m’aide à respirer. C’est presque méditatif.