Et juste comme ça, je me suis mise à me ressembler à nouveau.
Comme si, en marge des réseaux sociaux, j’étais arrivée à semer l’étrange nuage noir de l’anxiété qui semblait me poursuivre depuis des années. C’était d’ailleurs là, mon erreur : le nuage ne me suivait pas, c’est moi qui s’élançait à la course vers lui à force de faire défiler les fils de plus en plus anxiogènes des différentes plateformes.
Au sujet de me déconnexion
J’ai commencé à remarquer un énorme changement chez moi dans les dernières semaines : je n’imagine plus le pire d’emblée. Ça peut sembler bénin, mais c’est immense. Pourtant, je ne prends pas de médication1 , je n’ai rien changé d’autre à mon mode de vie que d’arrêter de scroller sans fin. Et la paix d’esprit (certes pas absolue ni complète; je n’ai tout de même pas atteint l’Éveil en me retirant de META) que je vis présentement est bien meilleure que celle, factice, que les comprimés que j’ai pu avaler dans le passé me procurait et qui, pour moi, n’ont rien donné de concret ou de durable.
C’est qu’il est difficile d’arrêter d’être anxieux·se si on ne supprime pas, dans la mesure du possible, les causes de ce qui nous procure cette anxiété. Et que, pour moi, d’être confrontée à une surstimulation causée par un déferlement d’images et d’infos en continu, c’est trop.
Depuis que je n’ai plus ni Instagram ni Facebook, je dors mieux, je réfléchis plus, je suis plus concentrée, et je retrouve les activités que j’aimais faire enfant : écrire, colorier, dessiner, rêvasser. Ça me fait un bien immense. Et je ne pensais pas guérir mon inner child en me déconnectant subitement des réseaux sociaux, mais c’est l’effet que ça a sur moi. En me déconnectant de la planète entière, je reconnecte avec moi-même, et tant pis si ça sonne égoïste et égocentrique.
Arriver à vaincre le syndrome de l’imposteur
Dans les derniers jours, plusieurs femmes différentes m’ont confrontée au sujet de mon syndrome de l’imposteur, en m’incitant à le vaincre et à assumer mes réussites. Elles m’ont fait remarqué que je diminuais toujours mes accomplissements, ou que j’étais gênée d’en parler. Ces discussions m’ont rappelée l’importance de la sororité « en présentiel » (ark, cette expression) et toute la puissance de la connexion que l’on peut ressentir « en vrai » (bis).
Elles avaient, de toute évidence, raison, aussi, de me démontrer du tough love et de me brasser un peu. C’est pourquoi j’annonce, fièrement, le dos droit et la tête haute, que je suis récipiendaire de la première place du Prix Gaston Miron, pour mon poème inédit « Ma Laurentie », que voici :
Je remercie vivement ces femmes magiques mises sur mon chemin ces temps-ci pour les précieux apprentissages qu’elles ne sont peut-être même pas conscientes de me prodiguer.
Je sais, je sens que mon époque d’ermite solo qui a peur de tout est révolue.
Ce printemps sera celui du renouveau, de l’amour de soi et d’autrui.
(Et oui; vous pouvez dire que je parle comme quelqu’un à la tête d’une secte obscure cachée dans la forêt des Laurentides.)
Les conseils à retenir
Arrêter d’y penser et de peser le pour et le contre : déconnectez-vous des réseaux sociaux, ne serait-ce que temporairement, pour voir.
Célébrez vos réussites et gardez la tête haute.
Connectez avec les gens autour de vous, n’ayez pas peur des discussions qui ne sont pas superficielles, même avec des inconnu·es.
Je n’ai RIEN contre la médication, je ne fais que le préciser.
''En me déconnectant de la planète entière, je reconnecte avec moi-même.'' 🌻
C'est tellement essentiel à faire ! Et, oui, c'est égoïste, mais personnellement j'ai appris que l'égoïsme n'est pas quelque chose à diaboliser, c'est un pilier solide en soi-même, et rien ne dit qu'il empêche la connexion à l'autre. C'est une connotation qu'on lui a donnée parce qu'on a mis l'altruisme (et surtout le sacrifice) sur un piédestal. L'égoïsme ne veut pas dire ''moi moi moi et jamais l'autre'', du moins pas dans la définition que je me crée.
L'égoïsme, c'est savoir que la seule chose que tu as du début jusque la fin de ta vie c'est toi-même. Et cela nécessite d'en prendre soin. Égoïstement. Pas au détriment de l'autre, contrairement à la connotation populaire, mais en responsabilité vis-à-vis de soi-même 🙂
Et félicitations pour ce prix, bien mérité, ton poème est très très beau 🌿
Félicitations!