Vanessa Pilon a annoncé début janvier qu’elle arrêtait de se maquiller pour une année complète, et ce, incluant ses entrevues médiatiques et autres sorties publiques. Dans sa vidéo sur Instagram, elle faisait part de ses réflexions quant à ses habitudes maquillage depuis l’adolescence, ainsi que ce qui l’amenait à « accrocher ses pinceaux » jusqu’en 2025. Quand j’ai visionné sa courte capsule, je me reconnaissais dans ses questionnements, et, comme je ne m’étais pas maquillée depuis Noël, je me suis dit « pourquoi ne pas continuer sur ma lancée et pousser cette expérience à fond ? ».
Celleux qui me connaissent le savent : quand j’ai une idée dans la tête, je ne l’ai pas dans le c…Quand j’ai arrêté de boire, c’était du jour au lendemain, comme ça, BANG, sans aucune aide, et ça fera six ans que je suis sobre le mois prochain. Même chose pour le végétarisme : j’ai décidé d’arrêter de manger des animaux lors d’une randonnée en montagne, et en redescendant de la dite montagne, j’étais végétarienne, BOUM. Je ne dis pas que ces parcours intenses et solitaires valent mieux que les autres, je veux juste vous donner des exemples. Parce que oui; je pourrais arrêter de me maquiller pour un mois seulement, ou pendant la fin de semaine, etc… mais je me connais. Si je ne prends pas une décision RADICALE et spontanée, ça ne fonctionne pas. Simple de même.
Je voulais partager avec vous les raisons qui font que j'ai envie d’essayer d’arrêter de me maquiller… et celles qui font que je me maquillais, en premier lieu.
Historique de mon amour pour le maquillage
J’ai commencé à me maquiller assez jeune, je dirais durant le deuxième cycle au secondaire. Comme plusieurs, j’idolâtrais Avril Lavigne, c’est donc avec BEAUCOUP d’enthousiasme (et très peu de skills) que j’appliquais du kohl noir cheap tout autour de mes yeux, avec une épaisse couche de mascara bas de gamme grumeleux et ce que j’appelais « de la poupoudre à non-luisance » partout dans ma face ( c’était simplement une poudre matifiante transclucide). J’avais toujours une petite trousse de maquillage dans mon casier pour les retouches occasionnelles (parce qu’on sait à quel point il est VITAL d’être à son meilleur pour apprendre des règles de participes passés pis de racines carrées.)
Avec les années, mon look était amené à changer selon mes passions musicales du moment. Il y a eu mon look semi-gothique quand je trippais sur la musique d’un chanteur-au-nom-de-pinup/tueur-que-je-ne-nommerai-pas, parce qu’il s’est avéré être un abuseur de femmes. Il y a eu mon look pseudo-grunge de fan de Nirvana (je me faisais des genres de smokey eyes bruns). Puis, j’ai eu 17 ans et j’ai commencé à travailler comme cosméticienne, emploi que j’occuperai on-and-off pendant presque dix ans.
J’adorais m’exprimer par le maquillage. Choisir chaque matin une palette assortie à mes humeurs ou à mon style du moment. Jouer avec les différents produits, les textures variées, marier les couleurs, agencer mon maquillage à mes vêtements. J’aimais tester de nouveaux produits, collectionner les fards, classer mes bâtons de rouges à lèvres et mes pinceaux.
Alors, que s’est-il passé ? Avec les années, j’ai commencé à voir d’un autre oeil les sections beauté des pharmacies et des grands magasins. D’abord, TOUT CE PLASTIQUE à perte de vue, difficilement recyclable. Puis, tous ces ingrédients qui m’irritaient la peau… et qui me faisaient ensuite acheter des crèmes pour régler ces problèmes de peau, elles aussi emballées dans plus de plastique. Enfin, toute cette industrie qui capitalise sur les complexes des femmes. Bref; plus je m’instruisais d’un point de vue politique (environnementaliste, féministe, etc), moins j’avais envie de me maquiller.
Mais mes complexes développés avec le temps avaient la couenne dure, et je continuais mon rituel matinal, par pur automatisme, sans aucune passion ou inspiration. Cache-cerne, poudre, fard à joues, crayon à sourcils, ombres à paupières, crayon pour les yeux, mascara… tout ça pour « camoufler mes imperfections » et « faire ressortir mes atouts », comme me l’avaient enseigné les revues féminines que j’avais compulsivement lues dans ma jeunesse. Ce qui était autrefois un acte pour exprimer ma créativité était devenu un réflexe, un masque, une tentative pour rester celle que l’on attend que je sois.
Pourquoi j’arrête de me maquiller
L’aspect environnemental : les contenants des produits cosmétiques ne sont pratiquement pas recyclables, et les différents liquides et fards nécessitent beaucoup d’eau et d’énergie pour être produits;
La question sociale : plusieurs minéraux contenus dans le maquillage sont minés par des enfants dans des conditions misérables (on va dire les vraies affaires : c’est de l’esclavage);
Le côté féministe : pourquoi les femmes sont-elles perçues comme inadéquates lorsque leur visage est nu mais que la même chose n’est pas vraie pour les hommes ?
L’écoeurantite simple : j’en ai vraiment marre de perdre du temps le matin pour me maquiller… et d’en reperdre le soir pour me démaquiller;
La santé de ma peau : j’ai un épiderme ultra-sensible qui réagit, par exemple, à tout ce qui est parfumé. Avec le temps, certains produits de maquillage m’ont causé des plaques d’eczéma, des rougeurs, etc, que je camouflais… avec plus de maquillage;
Mon budget : on va se le dire, les produits cosmétiques sont RIDICULEMENT dispendieux;
Apprendre à réapprivoiser ma face : en ce moment, quand je me regarde dans le miroir démaquillée, je ne me reconnais pas. Je me trouve floue. Je trouve que mes traits manquent de précision… alors que ce devrait être l’inverse ! C’est quand je suis maquillée que je devrais trouver que je ne me ressemble pas !
Alors voilà ! Je vous reparlerai ponctuellement de ce petit défi. Et en attendant, si vous me croisez, prière de ne PAS me dire que j’ai l’air fatigué… parce que si c’est le cas, ben c’est parce que je le SUIS, fatiguée.
J'ai 37 ans et je crois que les fois dans ma vie où j'ai porté du maquillage peuvent encore se compter sur les doigts de mes mains. J'ai aussi une peau sensible et maintenant que t'en parles, je crois que mon peu d'intérêt de toujours pour le maquillage a été salutaire pour ma fameuse peau de pêche. Profitez bien de cette pause, ta peau et toi. Et puis tu es déjà naturellement magnifique. 💓
J’ai commencé ce défi en janvier moi aussi. Justement suite au post de Vanessa.
Pour des raisons similaires j’ai décidé de l’essayer.
Cela fais maintenant 2 semaines et pour la première fois depuis au moins ... 6 ans, je me suis trouver vraiment belle en me regardant.
J’ai des problèmes d’estime et je crois que ce défi est arrivé au bon moment.