En secondaire 3, si ma mémoire est bonne, j’avais choisi comme sujet de production écrite et orale l’autrice Amélie Nothomb. J’avais emprunté sa biographie à la bibliothèque de ma polyvalente et je m’étais plongée dedans, avide de connaître les secrets de ce singulier personnage. Déjà alors, Nothomb m’obsédait : j’adorais sa plume et je voulais devenir comme elle. Originale, assidue, prolifique.
Amélie Nothomb écrit à chaque matin de 4h00 à 8h00, en buvant beaucoup de thé noir. Peu importe qu’elle soit en déplacement, en voyage, elle écrit à CHAQUE jour. Elle publie un roman par an, mais en écrit davantage, certains manuscrits étant mis de côté.
Haruki Murakami, autre écrivain que j’idolâtre, se lève également à 4h00 pour écrire pendant 5 à 6 heures, après quoi il poursuit sa routine quotidienne réglée comme un métronome : courir 10 km ou nager 1500 mètres, lire, écouter de la musique, être au lit avant 21h00.
Heather O’Neill passe, selon sa fille, ses journées au lit à lire et à écrire, ce qui représente ma vie rêvée, soyons honnêtes. D’autant plus que, comme moi, son chum est musicien. Le couple Heather / Patrick Watson en est un que je considère comme un but à atteindre, en ce sens que j’adorerais vivre de ma plume et que mon conjoint puisse vivre de sa musique. Cliché, je sais.
De mon côté, le seul petit recueil de poésie que j’ai écrit, je l’ai fait sur un genre de high naturel, dans une période cauchemardesque d’insomnie après une rupture. Les fragments qui forment cette plaquette sont sortis de moi dans le désordre alors que je m’adonnais à l’écriture automatique. Tout ce que j’ai écrit de bon dans ma vie (textes pour des revues, projets scolaires, etc) est né de cette manière précise, dans une phase manic.
J’ai tenu ce blogue pendant un an en écrivant presque chaque dimanche matin, habitude que j’ai perdue en déménageant. Dès que je perds ma routine et mes repères, ma créativité en souffre. Ces temps-ci, écrire dans mon journal intime à chaque matin ne me suffit plus. J’ai envie de m’imposer un horaire intense d’écriture, surtout après avoir eu une idée pour un livre pour enfants que, je le sens, je DOIS mettre au monde. Je me dis que si je PARLE du fait que j’écris un livre, ça devient concret, et je suis maintenant obligée de le faire.
Récemment, j’ai réfléchis au fait que j’encourage tout le monde à suivre ses passions et ses rêves, mais quand il s’agit de moi, je ne m’en donne pas le droit. J’ai décidé que ça suffisait. Que je devais croire en moi et prendre les mesures requises pour réaliser mon rêve : celui, tout bête et naïf, d’écrire d’autres livres. Je vais donc aborder mon processus créatif ici et sur les réseaux sociaux, en espérant me galvaniser et me donner un coup de pied là où il le faut.
Donc, je compte sur vous.
Ce n’est pas pour vous mettre de la pression mais bien pour m’en mettre à moi.
Très hâte d'être témoin de cette belle aventure que tu (nous) t'offres :)
De mon côté, comme je vis avec l'anxiété et une (forte) tendance à la rigidité (merci à mon cerveau neurodivergent), j'essaie de m'éloigner des routines très strictes quant à mon écriture. J'en comprends la pertinence et je sais que ça fonctionne clairement pour beaucoup de gens, mais de mon côté, j'ai plus envie de suivre mon flow et mon instinct et, surtout, mon énergie. Je n'écris pas un roman (ou plus) par année, mais j'écris et c'est déjà amplement suffisant :)
« En somme, on part avec une méfiance de soi, avec une culpabilité, on part pour écrire avec des petits bagages de quatre sous, que les autres ont ficelé pour vous, on ne part pas dans la liberté. Il faut se faire confiance . Vous faites bien confiance aux autres...vous faites confiance à l'amour...vous faites confiance au désir...et puis, vis à vis de vous, vous êtes plein de méfiance, pourquoi? ce n'est pas juste. Moi, je me fais confiance comme à une autre. Je me fais complètement confiance. »
Marguerite Duras " Les lieux de Marguerite Duras"
Et moi, je te fais totalement confiance! XXX