L'éléphant dans la pièce

où je parle à demi-mot de ma démission.

(Grande inspiration)
J’ai démissionné de l’emploi de libraire que j’occupais depuis plusieurs mois, et cette décision en a pris plusieurs par surprise (dont moi). Même si mes raisons ne regardent que moi et les personnes directement concernées, je tenais à l’annoncer, parce qu’être libraire était devenu mon entière personnalité, et qu’il sera difficile pour moi de me dissocier de ce titre.

une partie de ma bibliothèque personnelle

J’adore, bien sûr, la majeure partie de ce travail parmi les livres. Les livres sont toute ma vie. Ils sont mes voyages, mes souvenirs, mon avenir et mes rêves. Mais parfois, quand les conditions propices à une bonne (ou, du moins, meilleure) santé mentale ne sont pas réunies, il faut savoir tirer sa révérence. Il faut savoir se respecter.

Il me reste à peine quelques jours en poste, et ça me fend le coeur. C’est un départ doux-amer : d’un côté, j’occuperai les prochains mois avec l’écriture d’un livre, mais de l’autre, tellement de choses et d’humains vont cruellement me manquer. Vous commencez à me connaître : je suis une grande nostalgique, et cette fois-ci, ma nostalgie s’est enclenchée avant même mon départ officiel.

J’ai aussi beaucoup de difficultés à ne pas voir cette expérience comme un (autre) échec. La dernière année a été un tel tourbillon pour moi, avec mon évincement, mon départ de Sainte-Rose, mon installation dans les Laurentides, mon changement d’emploi, le tout, à un rythme effarant. Je n’ai pas eu le temps de souffler. De me poser. De me créer des racines. C’est peut-être naïf, mais je veux réapprendre à prendre mon temps. J’espère que les circonstances me seront favorables.

Ce que j’ai lu dernièrement
C’est étrange. Je n’ai jamais aussi peu lu de ma vie adulte que depuis que je travaille en librairie. On dirait que d’être confrontée à un volume si élevé de nouveautés attrayantes me fait constamment douter : devrais-je vraiment lire ce livre-ci ? Ne devrais-je pas plutôt lire celui-là, dont tout le monde parle ? Ou ce dernier, potentiellement intéressant pour le Prix des Libraires ? Peut-être devrais-je commencer par lire les livres que j’ai déjà, qui dorment dans ma bibliothèque pleine à craquer ?

Bref. Depuis que j’ai remis ma démission en début de semaine, je lis de façon boulimique les livres qui ME tentent. C’est psychologique, mais c’est une réelle libération.

Voici donc mes lectures de la semaine. Chaque titre est cliquable pour que vous puissiez accéder à mon commentaire critique sur Instagram :
- L’impossible retour, d’Amélie Nothomb
- Écrire, de Marguerite Duras
- Le consentement, de Vanessa Springora