« Coupe-toi donc du lousse. »
"Cut yourself some slack" ou ce que je me (nous) souhaite pour 2025.
En anglais existe l’expression “cut yourself some slack”, qui, selon mon logiciel de traduction, ne se traduit malheureusement pas comme « coupe-toi du lousse » mais bien comme « sois indulgent·e envers toi-même ». Et ce sera mon mantra pour le nouvel an.
En bonne native du signe de la Vierge, je possède des standards ultra-élevés, pour les autres mais surtout pour moi. C’est quelque chose que j’ai beaucoup travaillé durant mes années de thérapie (on salue ma psy !), mais de toute évidence, il me reste du travail à accomplir. Je me fixe des lignes de conduite strictes, et si j’en déroge, je m’auto-flagelle des jours durant, et ce, souvent pour des niaiseries qui, dans la bonne vieille balance judéo-chrétienne, ne pèsent pas bien lourd dans le plateau du mal.
Est-ce que c’est parce que j’accorde trop d’importance à mes actions, en classique prisonnière de mon égo ? Probablement. Est-ce que les effets négatifs sur mon humeur sont pour autant annulés par le fait que je SAIS intellectuellement ceci ? Bien sûr que non.
On pourrait me définir comme un être psycho-rigide, j’en conviens, mais je préfère le terme « perfectionniste » : non seulement ça paraît mieux en entrevue, mais ça résume aussi mieux ma quête de la perfection. Sauf que cette quête m’a coûté cher en santé mentale, disons. Et là, je suis prête à me « couper du lousse », et même peut-être à tourner les coins ronds. (Exclamation surprise / offusquée du public.)
Ça a commencé doucement grâce à la malléabilité du temps imposée par ces derniers mois de repos sans travail conventionnel : par exemple, au lieu de changer méthodiquement mes draps à chaque semaine, il m’arrivait d’étirer (un peu) la sauce, sans même en avoir conscience. Aie-je survécu ? Oui. Est-ce que mon partenaire m’a traitée de souillon ? Non. La planète a continué à tourner. Délivrée de la routine stricte que je me suis imposée pendant des années, mon horaire étant devenu aussi mou que les horloges de Dali, j’ai (presque) arrêté de capoter pour des détails anodins en lien avec l’entretien ménager de notre humble appartement.
Ce lâcher-prise s’étend maintenant doucement aux autres aspects de ma vie, comme un champignon mignon. J’ai même flanché et je me suis fait offrir une cafetière à capsules, tannée de gaspiller du café (je suis la seule consommatrice de ce nectar salvateur ici) dans une cafetière filtre, et ayant parfois envie de varier mes americanos tassés. Oui; j’ai des fois l’envie d’une IMMENSE tasse de café bien chaud pour accompagner les longues journées d’hiver, mais OUI, les capsules sont difficiles à recycler. Mais vous savez quoi ? Je me torche au papier lavable, alors je peux bien compenser en me permettant un vulgaire café encapsulé une fois de temps en temps. Avant d’en arriver à cette conclusion poétique, par contre, je me lynchais, j’ai même failli revendre ladite cafetière. Faire preuve d’une petite mollesse à son propre égard demande de la pratique.
Ce que je nous souhaite, pour 2025, c’est de se laisser du lousse.
De se permettre de tourner les coins ronds pour les trucs superflus.
D’apprendre à aimer une version plus molle, plus douce de nous.
Bonne année !